Escalofrío
Ce petit goût de premièr’fois
Entre la pudeur et l’émoi
Cette émotion pile en plein cœur
Juste à deux doigts de fondre en pleurs
Ce petit vent-là sur nos peaux
Tes mains tout au long de mon dos
Escalofrío
Escalofrío
La note bleue, belle, éphémère
Ce coup d’éclat, ce courant d’air
Mozart, Beethov’ ou Buddy Guy
Nouant leurs corde(s) à nos entrailles
Cette étincelle, ce solo
Redressant les poils sur la peau
Escalofrío
Escalofrío
Le mot si juste qui nous cueille
En page vingt de ce recueil
Et ce tableau que l’on découvre
Qui restera dans notre Louvre
Cet effleurement du pinceau
Qu’on lit en braille sur nos peaux
Escalofrío
Escalofrío
Ce paysage insoupçonné
Sur ce sentier de randonnée
Ce plein la vue indescriptible
Jouant sur nos cordes sensibles
Cette beauté à vol d’oiseau
Qui nous a fait monter si haut
Escalofrío
Escalofrío
Ce ciel d’orage avant l’averse
Et ce courant qui nous traverse
Cette sensation de vertige
Qui nous propulse ou qui nous fige
La semi chute ou le grand saut
Qui donne froid, qui donne chaud
Escalofrío
Escalofrío
Cette saveur si familière
Comme un verr’ d’eau qui désaltère
Ce petit rien, ce mot d’enfant
Qui nous boul’verse ou nous surprend
Ce moment-là tellement beau
Que l’on ne trouve pas les mots
Escalofrío
Escalofrío
Cette rencontre sans parole
Les pieds ne touchant plus le sol
Ta voix si douce et ses fêlures
Dans l’intimité d’un murmure
Cette petite goutte d’eau
Qui roule sur nos corps trop chauds
Escalofrío
Escalofrío
Escalofrío
Philippe Thivet
(15/07/2014)