Des ronds dans l'air

Des mots que l'on envoie,
Si peu qui nous reviennent.
Idées auxquell's on croie
Et qui resteront vaines.
Des mots de rien du tout
Cachés sous nos pudeurs,
Se hissant entre nous
Pour être à la hauteur.

Les échos de nos voix
Fracassées sur les murs.
La chaleur sur nos doigts
De déchirants murmures.
Les échos de nos rêves
S'essoufflant doucement,
Echoués sur la grève
De nos ressentiments.

Nos vies ne sont peut-être,
Que bouteill's à la mer.
Nos vies ne sont en fait,
Que quelques ronds dans l'air.

Des pages que l'on tourne
Sur quelques illusions.
Les yeux qui se détournent,
Lentement sans raison.
Des pages d'écriture
Demeurant lettres mortes,
A peine une rature
Que le vent nous rapporte.

La carte que l'on joue
A s'en fendre le cœur.
Le merveilleux atout
Et qui attend son heure.
Quelques cartes postales
Alibis du bonheur,
Que le vent automnal
Balaie de sa rumeur.

Nos vies ne sont peut-être,
Que bouteill's à la mer.
Nos vies ne sont en fait,
Que quelques ronds dans l'air.

Quelques sign's en passant
Demeurés sans réponse.
La soie des sentiments
Accrochée sur les ronces.
Quelques signes d'alerte
Passant inaperçus,
Sur cette île déserte
Au bout de notre rue.

Le clin d'œil indulgent
De notre beau miroir.
Le regard imprudent
Au fond de nos mémoires.
Le clin d'œil dérisoire
Qui nous tient sur le fil.
L'incroyable pouvoir
D'un battement de cil.

Nos vies ne sont peut-être,
Que bouteill's à la mer.
Nos vies ne sont en fait,
Que quelques ronds dans l'air.

Philippe Thivet
(21/11/2005)