A chaque pas
Et on me dit, ne change pas
Mais moi je change à chaque pas
Je suis la somme des secondes
De chaque grain de sablier
Les vents me portent à la ronde
Et je ne fais que m’y plier
Je suis parcelles de moi-même
Poignée de brindill’s dans le vent
Je suis la part de ce qu’on aime
Ce qu’on déteste tout autant
Je suis la somme des sourires
Que je croise sur mon chemin
Je suis le meilleur et le pire
Et je suis ce que je deviens
Et on me dit, ne change pas
Mais moi je change à chaque pas
Je suis la somme des rencontres
Que j’ai ratées ou que j’ai faites
La pesée du pour et du contre
De mes succès, de mes défaites
Je suis l’enfant de ce roman
Que je n’avais pas lu hier
De cette idée qui en passant
Est venu me prendre à revers
Je ne suis, que ce que j’apprends
Au gré de mes curiosités
Moins tout ce que le temps me prend
Le deuil de ce qui m’a quitté
Et on me dit, ne change pas
Mais moi je change à chaque pas
Je suis la somme des hasards
Qui me conduisent jusqu’à vous
Et de l’oubli, qui quelque part
A mis du baume sur les coups
Je ne suis pas ce que l’on croit
Et je ne l’ai jamais été
Chacun ne croit que ce qu’il voit
Mais que voit-il en vérité ?
Je suis celui que tu aimais
Et tout a bien changé pourtant
J’étais, je suis et je serai
La somme de mes étonnements
Et on me dit, ne change pas
Mais moi je change à chaque pas
Et on me dit, ne change rien
Je n’ suis que l’homm’ que je deviens
à Yves et Friedrich...
Philippe Thivet
(30/11/2013)