Post mortem
Et l’on ne dit que des bêtises
Lorsque les gens ne sont plus là
Qu’on soit poli, qu’on canonise
Il sonne faux ce fameux glas
Ça se retourne dans les tombes
Ça rue encor’ dans les linceuls
Au moindre compliment qui tombe
Ça se gondol’ sous les glaïeuls
Car que sait-on de nos défunts
Qu’on ne savait de leur vivant
Sachant que le mot de la fin
Lui, reviendra toujours au vent
On leur fait dir’ ce que l’on veut
Ils ne pourront nous donner tort
On ne craint pas le désaveu
À vouloir fair’ parler les morts
Et croix de bois, et croix de fer
On connaissait mieux que personne
On en dit tout et son contraire
Les épitaphe(s) en font des tonnes
Mais que sait-on de nos défunts
Qui nous ferait porte-parole
Réinventant après la fin
Quelques histoir’s qui nous consolent
Et l’on pétrit d’après modèle
À la glaise des souvenirs
Notre mémoire est infidèle
Mais ils ne peuve(nt) intervenir
Les revenants n’en revienn’nt pas
D’avoir si mal été connus
Si nos fantôm’s tombaient le drap
Nous tomberions sitôt des nues
Car que sait-on de nos défunts
Dans leur silenc’ qui ne consent
Pour avoir le mot de la fin
On donne tort à nos absents
Que savent de nous nos défunts
Du fond de leur âme et conscience
Ne pourrions-nous le prendre enfin
Le temps de faire connaissance
Philippe Thivet
(07/06/2023)