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Mon ami, mon fantôme

Quarante ans que je traîne
Mon ami, ton fantôme
Quarante et quelques peines
À pleurer dans mes paumes

Et mon adolescence
Piétine sur ta tombe
Quand nos rires d’enfance
Violemment y retombent

Quarante des poussières
Que tu restes un gamin
C’était pourtant hier
Que je serrais ta main

Bien sûr les souvenirs
N’ sont plus ce qu’ils étaient
Ce qu’on croit retenir
Doucement se défait

Quarante ans bien tassés
Et je t’écris encore
Le temps peut bien passer
En te laissant pour mort

Ridicule sans doute
L’adulte que je suis
Pour l’ado, je m’en doute
Que tu restes aujourd’hui

Quarante ans que je traîne
L’histoire inachevée
D’un été qui à peine
Venait de se lever

La vie oublie parfois
Les amitiés d’enfance
Serions-nous, toi et moi
Toujours de connivence

Quarante ans que je traîne
Ton fantôme d’ami
À démêler la peine
D’avec la nostalgie

Moi qui ne crois en rien
Je te laisse un message
Si tu vois mon frangin
Salue-le au passage

Philippe Thivet
(GR®53, 20/06/2024)