Lettre à 1a Dame de Précy
Plus noir que jamais
Votre piano s'est refermé
Sur cette solitude
Inconsolable désormais.
Sa dernièr' note vagabonde,
En lamento va lancinante,
Au fond de vos forêts profondes,
Et de Gottingen jusqu'à Nantes.
Le rideau de votre dernière
Retombe aux couleurs de novembre,
Que beaux les enfants de lumière
Vienn'nt étoiler de larmes d'ambre.
Un souffle froid tombé des cintres,
Fait de vos ros's des fleurs de glace
Dans ce jardin où mord l'empreinte
De cet hiver qui vous enlace.
Au revoir Madame.
Plus noir que jamais
Votre piano s'est refermé
Sur cette solitude
Inconsolable désormais.
Il nous portait vos confidences,
Là, sans trompette ni tambour,
Comme des lettr's-connivence
Que nous vivons là chaque jour.
Ô vos théâtres magnifiques !
Multicolor's sous l'habit noir,
Qu'on soit de Rome ou bien d'Afrique,
Sont là au creux de notre histoire.
Nous nous savions tout simplement,
Sans se connaîtr', sans se toucher,
Bien plus que ça, oh presque amants !
Par nos angoiss's enfin couchées.
Au revoir Madame.
Et qu'il soit dit encore ici :
Au r'voir Madame et puis merci.
Philippe Thivet
(16/12/1997)