Va-t-en guerre
Fin de non-recevoir et désirs mal perçus
La famill’ Cro-Magnon inventa la massue
Qui s’y frott’ s’y échauffe, dura lex, sed lex
Vint la diplomatie à pointe de silex
Du paléolithique à ses noces de fer
L’Arès en peau de bêt’ montra son savoir-faire
Dague, épée, coutelas, cimeterre et poignard
Tout autant de manièr’s de se tailler le lard
A croire qu’Erectus se libérant les mains
Ne trouva rien de mieux que ces jeux de vilain
Lassé du corps à corps quelquefois tendancieux
Mettant corde à son arc l’homme alla trouver mieux
L’arbalète en sautoir, catapulte à pleins seaux
Fit flèche de tout bois repartant à l’assaut
Balayant d’un revers boucliers et armures
Il inventa la poudre et le point de suture
Le mousquet, l’arquebus’, le tromblon, la pétoire
Tout autant d’ustensil’s à balafrer l’Histoire
Et croit-on si bien dire signifiant qu’à ce jeu
L’homme un beau soir d’ennui a inventé le feu ?
Par goût de la mitraille et de la poésie
Il inventa la guerre et la fleur au fusil
La mine, le mortier, le feu tombant des nues
Et la célébrité du soldat inconnu
Passé la der des der il repart, et défilent
Chars d’assaut, bombardiers, lance-flammes, missiles
Et l’odeur du napalm dans le petit matin
Tout autant de trouvaill’s flattant les bas instincts
Le génie militair’ n’est pas un oxymore
Si l’on prend sa mesure au nombre de ses morts
Bellâtre belliqueux tout à l’art de la guerre
Le marchand de canons ne se repose guère
Cueillette de grenad’s, de roquettes, de bombes
Les vautours à peur-joie planent autour des tombes
Jamais à court d’idées le joyeux va-t-en guerre
Inventa le briquet et le feu nucléaire
Et même en temps de paix lassé des pair’s de claques
Il se détend un peu jouant de la matraque
Pas plus doué pour donner que pour prendre des gnons
Enola mon amour, allons aux champignons
Philippe Thivet
(05/01/2018)