Le regard d’Edward
C’est un jeu de lumière
Sous le pinceau d’Hopper
L’attente solitaire
Un matin de torpeur
A peine un souffle d’air
Aux rideaux des fenêtres
Un regard qui se perd
A l’intérieur peut-être
Un hôtel quelque part
Et le regard d’Edward
Et le regard d’Edward
C’est l’histoir’ d’une femme
En une seule image
Une chambre sans âme
Et le flou d’un visage
Voyageuse en transit
Avec âme et bagages
Attendant l’heure dite
Dans un lieu de passage
Un train sur le départ
Et le regard d’Edward
Et le regard d’Edward
C’est l’éclat du silence
Précédant la tempête
La lourde insignifiance
D’une vie trop discrète
Une femme au salon
Pianotant son ennui
L’indicible question
Qui se perd dans la nuit
Un couple quelque part
Et le regard d’Edward
Et le regard d’Edward
C’est de l’attente encore
Sous un soleil d’été
La tension du ressort
De l’immobilité
Un phar’ sur la colline
Au feu d’un contre-jour
L’odeur de gazoline
A la tombée du jour
Une rout’ quelque part
Et le regard d’Edward
Et le regard d’Edward
C’est le temps suspendu
De nos vies quotidiennes
La sensation rendue
Des solitud’s humaines
Et nos vies intérieures
Sous le pinceau d’Hopper
Sous le pinceau d’Hopper
Philippe Thivet
(10/02/2013)