Chats
Nous aurons le poil fauve et nous nous ferons gris
Sitôt la nuit tombée
Epiant en spectateurs la danse des souris
Jusqu’à l’heur’ du souper
Nous aurons des moustache(s) à mieux raser les murs
Dans les sombres ruelles
Nous aurons quelque part cet air-là qui rassure
Et cet instinct cruel
Ma douce, ma féline
Frottons jusqu’à l’éclat
Nos caractèr’s de chats
Ma douce, ma féline
Nous irons à la ronde à pattes de velours
Mendier quelques caresses
Des souplesses de lion sous un semblant d’amour
Ménageant nos paresses
Et fauves de salon nous aurons des manières
Mi-douces, mi-sauvages
Des prudences de chats, des folies passagères
Des envies de carnage
Ma douce, ma féline
Frottons jusqu’à l’éclat
Nos caractèr’s de chats
Ma douce, ma féline
Nous rêverons de lune au long de ces gouttières
Où se glissent nos ombres
Greffiers de bas étage(s) ou Persans aux grands airs
Nous resterons du nombre
Nous lècherons un peu quelques vieilles blessures
En attendant la pluie
Et nous pourchasserons de frêles créatures
Pour tromper notre ennui
Ma douce, ma féline
Frottons jusqu’à l’éclat
Nos caractèr’s de chats
Ma douce, ma féline
Nos yeux écarquillés dans le faisceau des phares
Nous nous ferons rôdeurs
Juste entre chien et loup, mais en bien moins bavards
Nous deviendrons chasseurs
Et nous ferons nos griffe(s) et d’infimes copeaux
Langoureux bûcherons
Au pied de ce vieil arbre bourgeonnant d’oiseaux
Que nous dédaignerons
Ma douce, ma féline
Frottons jusqu’à l’éclat
Nos caractèr’s de chats
Ma douce, ma féline
Nos fines silhouett’s, là-bas se pelotonnent
A l’ombre d’un fourré
J’entends déjà ton cœur, qui tendrement ronronne
Sous tes crocs acérés
Philippe Thivet
(19/08/2015)