Quand se taisent les sirènes
Que sais-tu du monde encore
Au milieu de ton décor
De ces heures bout à bout
Te trouvant encor’ debout
Que sais-tu des marchands d’armes
Auxquels profite le drame
Des beaux parleurs, des stratèges
Quand se referme le piège
Que sait-on des joies, des peines
Quand se taisent les sirènes
Que sait-on du bruit des bombes
Sous nos lâchers de colombes
Des cris, de la faim, du froid
Dans nos beaux pays de droit
Que sait-on du vrai, du faux
À l’heur’ de nos chaîne(s) info
De vos vies, de vos prénoms
Loin de l’écho des canons
Que sais-tu de nos vies vaines
Quand se taisent les sirènes
Que sais-tu de nos discours
Quand ton répit tourne court
Que ton bateau fait naufrage
Juste au large de nos plages
Que sais-tu du droit du sang
Quand le tien coule impuissant
De nos murs, de nos frontières
Quand les tiens sont en poussière
Que connaît-on de la haine
Quand se taisent les sirènes
Que sait-on du désespoir
Ou bien de l’envie d’y croire
De l’idée du bien, du mal
Et de l’instinct animal
Que sait-on encor’ du monde
Lui, dont les nouvelle(s) abondent
De la fureur et du bruit
De tes jours et de tes nuits
Que sais-tu nos dilemmes
Quand se taisent les sirènes
Que sais-tu de nos silences
De nos aveux d’impuissance
Du tréfonds de nos consciences
De nos belles insouciances
Que sais-tu de l’âme humaine
Quand se taisent les sirènes
Philippe Thivet
(31/01/2025)