Qu’une vague
Je ne suis qu’une vague
Qui porte les espoirs
Les promesses d’ailleurs
Et d’une vie meilleure
Je ne suis qu’une vague
Un remous de l’histoire
Un peu d’eau à la bouche
Et qui parfois vous douche
Je ne suis qu’une vague
Qui berce les enfants
Comptine sur la grève
D’une plage de rêve
Je ne suis qu’une vague
Et que l’étrave fend
Un petit goût de sel
Aux reflets de vos ailes
Je ne suis qu’une vague
Sous les corps que je porte
Que le long goutte à goutte
Qui balise la route
Je ne suis qu’une vague
Et qui frappe à vos portes
Vos huis à double tour
Dans ce monde de sourds
Je ne suis qu’une vague
Qui lèche les frontières
Barbelées sous l’écume
Où je laisse des plumes
Je ne suis qu’une vague
Que l’on dit, meurtrière
Quand c’est contre vos murs
Que des vies se fracturent
Je ne suis qu’une vague
Emportant la rumeur
Des fracas et des cris
Et de votre mépris
Je ne suis qu’une vague
Qui se gonfle de pleurs
Et de rêves brisés
À vos seuils aiguisés
Je ne suis qu’une vague
Balayant les espoirs
De ce monde meilleur
Et d’une vie ailleurs
Je ne suis qu’une vague
Un remous de l’histoire
Entre vos jeux de plage
Et l’ombre des naufrages
À Aylan et tant d’autres…
Philippe Thivet
(23/08/2023)