Fleur d’ajonc
Je n’étais qu’un passant
Aux chemins buissonniers
Un Pierrot vieillissant
La Lune en plafonnier
Qu’une poignée d’atomes
Dispersée dans le vent
Soit ici mon fantôme
Mon après, mon avant
Je n’étais que poussière
Je ne serai que cendres
Puisse ma vie entière
Un beau jour se répandre
Et n’être rien plus
Que quelques souvenirs
Retournant à l’humus
Avant de refleurir
Que mon mot de la fin
Ne soit que ce parfum
Je suis mort cette fois
Ça n’est pas la première
Je ne fus autrefois
Qu’une once de matière
Pour qu’un peu de chimie
M’ait mené jusqu’à vous
N’était-ce à ce qu’on dit
Qu’un simple rendez-vous
Je n’étais que poussière
Au plumeau de la brise
Qu’entre ajoncs et bruyères
Enfin je fertilise
Qu’au jaune d’une fleur
Je renaisse discret
À peine une senteur
Dont elle a le secret
Que mon mot de la fin
Ne soit que ce parfum
Je n’étais que poussière
Deviendrai-je pollen
Par l’idée buissonnière
D’un envol de phalènes
Qu’un papillon naissant
Doucement vous effleure
Semblant dire en passant
Je viens de cette fleur
Oui, quand je serai prêt
Pour mon dernier plongeon
Qu’on m’essaime au plus près
De ces fourrés d’ajoncs
Pour qu’une fleur peut-être
Par un jour de printemps
À vos nez fasse naître
Le parfum d’un instant
Que mon mot de la fin
Ne soit que son parfum
Pour qu’une fleur peut-être
Par un jour de printemps
À vos nez fasse naître
Le parfum d’un instant
Philippe Thivet
(14/06/2024)