Au creux de nos poings
Qu’au creux de nos poings éclose une main
La voie singulièr’ d’un autre chemin
Qu’au bout de nos plum’s se pointe un envol
L’éclat dérisoir’ d’un vers qui décolle
Qu’au fond de nos verr’s se diluent nos larmes
L’envie éphémèr’ d’y rendre les armes
Qu’au creux de ce ventr’ le monde soit beau
Puisse-t-il en naître un nouveau Rimbaud
Qu’au bout du voyag’, d’autres nous attendent
Et quittant nos poch’s, que nos mains se tendent
Qu’au fond des regards les juges se noient
Nos cœurs affrétant leurs coques de noix
Qu’au cœur de la graine une forêt chante
Qu’humus et tempêtes nous réenfantent
Qu’au bout de nos lèvr’s meurent les insultes
Que naisse un baiser d’une terre inculte
Qu’au fond de nous-même(s) on aime plus fort
À raison peut-être, tout autant qu’à tort
Qu’au creux de nos poings éclose une fleur
L’envie simplement de se donner l’heure
Qu’au bout de nos peurs naissent nos envies
Le besoin pressant de se dire en vie
Et qu’en fin de course on renonce encore
Au bronze, à l’argent et bien sûr à l’or
Qu’au creux de nos cris dansent des fêlures
Le souffle porteur gonflant nos voilures
Qu’au bout de tes cils s’accrochent des perles
Qu’en rompant les digu’s le cœur y déferle
Qu’au fond de nos poche(s) on ait que du vent
Le prochain poème, et tous les suivants
Qu’au creux de nos veine(s) infuse le monde
L’infinie beauté de cette seconde
Qu’au bout du silence on se sache frères
Sans la vanité d’en vouloir trop faire
Qu’au fait de nos gloire(s), on ne soit qu’humains
Chantant la victoir’ de nos lendemains
Qu’au creux de nos paum’s naissent des caresses
L’envie de nos peaux sous nos maladresses
Qu’au bout de nos vies enfin on se dise
Je n’ai rien compris, la chose est admise
Qu’à la fin du compte on soit encor’ nus
Tellement plus rich’s de s’être connus
Philippe Thivet
(11/06/2024)