Sarah, dix ans

De tes premiers coups de pieds
Dans le ventre de ta mère,
A ce beau jour de janvier
Baigné d'un soleil d'hiver.

D'une petite inconnue
Dans sa couveuse endormie,
A ma fill' tombée des nues
Au creux de son petit lit.

De ta si petite main
Serrée autour de mon doigt,
A ton rire de bambin
Quand tu fis tes premiers pas.

Sarah, dix ans, je me souviens...
Mais poursuivons notre chemin,
Allons semer des souvenirs
Pour les mille années à venir.

De ton accueil à la porte
A mon arrivée le soir,
A ces fées de toutes sortes
Dont nous avons lu l'histoire.

De ce drôl' de jour d'octobre
Où ton foyer devint deux,
Aux moindres de ces microbes
Qui t'ont fait les yeux fiévreux.

De la tortue en peluche
Qui veillait sur ton sommeil,
A ce long Noël sans bûche
A l'hosto depuis la veille.

Sarah, dix ans, je me souviens...
Mais poursuivons notre chemin,
Allons semer des souvenirs
Pour les mille années à venir.

De ta bouche grande ouverte
A la mer immensément,
A tant d'autres découvertes
Eclairant tes yeux d'enfant.

De ton tout premier concert
Un soir d'été en Bretagne,
A tes boud'ries, tes colères,
Aux jeux que t'aim's quand tu gagnes.

De ton chat, ton confident,
Dont tu gardes une blessure,
A ton chien, le trop marrant,
Qui te garde et te rassure.

Sarah, dix ans, je me souviens...
Mais poursuivons notre chemin,
Allons semer des souvenirs
Pour les mille années à venir.

De ces chansons de Brassens
Que nous chantons tous les deux,
Aux prénoms des petits princes
Qui furent tes amoureux.

Du mutisme où tu t'obstines
Pour quelque raison obscure,
A tes révolt's enfantines
Qui me font croire au futur.

De ton innocent accord
Quand tu ris de mes blasphèmes,
A tant d'autres chos's encore
Qui me dis'nt combien je t'aime.

Sarah, dix ans, je me souviens...
Mais poursuivons notre chemin,
Allons semer des souvenirs
Pour les mille années à venir.

Philippe Thivet
(18/04/2001)