Pražské jaro
Il est une heure astronomique
Au cadran de l’horlog’ gothique
Qui de la lune ou du soleil
Peut cautionner un temps pareil ?
Sur la grande roue du zodiaque
Où le temps se donne en spectacle
On attend d’un’ minute à l’autre
Le grand défilé des apôtres
Prague peut bien s’enorgueillir
Des temps passés et à venir
Il est printemps et des poussières
Le bruit court dans la ville entière
Sans que la Vltava déborde
Il pleut des orchestres à cordes
Les violons et les violoncelles
Y symphonisent de plus belle
Il pleut, il pleut de toutes parts
Des clefs de sol et des bécarres
Prague peut bien en être fière
Il y a de la musiqu’ dans l’air
Il est une heure philarmonique
Au printemps de la République
Dvořák a pris sur l’avenue
La fière allure de sa statue
Par une intrigue kafkaïenne
On aurait croisé Beethoven
On dit aussi, est-ce un hasard ?
Qu’on aurait vu passer Mozart
Prague pourrait bien se targuer
D’avoir été bien fréquentée
Il est une heure et des bourgeons
Au printemps des révolutions
Fol espoir à visage humain
Toute la ville se souvient
De l’insout’nable légèr’té
D’un petit vent de liberté
Et l’on sait depuis ce temps même
Que le printemps vient de Bohême
Prague peut bien s’en prévaloir
Quand le printemps vient s’y fair’ voir
Il est une heure astronomique
Au cadran de la République
Philippe Thivet
(09/12/2014)