Le sel de Wieliczka
On raconte qu’ici
Il y avait la mer
Les terr’s de Cracovie
Sous les rouleaux gris-vert
La voix d’un coquillage
A mon oreill’ collé
Me dit le vent du large
Et les flots déchaînés
La Vistule peut bien
Couler tout ce qu’ell’ peut
Ce petit air marin
N’est plus que poudre aux yeux
La mer a déposé
Le sel de ce baiser
Et celui d’une larme
La mer a déposé
Les armes
Treize millions d’années
Pour une marée basse
Si la note est salée
Un trésor s’y entasse
Une mine de sel
Etend son labyrinthe
Et son histoire est celle
Des hommes qu’elle éreinte
Ici les gueules noires
Ont du pain sur la planche
La terr’ dans son saloir
En fait des gueules blanches
La mer a déposé
Le sel de leurs suées
Et celui de leurs larmes
La mer a déposé
Les armes
Des homm’s et des chevaux
Dans leur vie souterraine
Démêlaient l’écheveau
De ce filon de gemme
Une statue de sel
Dans ces veines profondes
Nous ouvre la chapelle
De Sainte Cunégonde
Dans ce joyau sculpté
Et bruissant de légende
On veut se croire athée
Et on en redemande
La terre a dévoilé
Le sel de sa beauté
Et celui d’une larme
La terre a dévoilé
Ses charmes
Philippe Thivet
(22/12/2014)