La fascination des îles
Est-ce le goût de la rocaille
Ou celui de la solitude ?
Cette envie d’échapper aux mailles
A l’appel d’autres latitudes
Par un caillou posé sur l’eau
Aux ricochets de ses îlets
Le rêve à portée de bateau
Et l’aventure au bout du quai
Ce fantasme d’île déserte
Où notre cœur se robinsonne
Et l’occasion enfin offerte
De n’y être plus pour personne
Mais qu’en est-il
De la fascination des îles ?
N’est-ce que l’envie d’un ailleurs
Dans ce train-train qui nous essouffle ?
Ou notre instinct de migrateurs
Voile à l’affût du moindre souffle ?
Par les palmiers au long des plages
Au rebours de nos sabliers
La douce illusion du naufrage
Dans le confort des alizés
Pour le dénuement du radeau
Dans l’opulence de ce monde
Au romantisme d’un îlot
Vivre d’amour et d’eau profonde
Mais qu’en est-il
De la fascination des îles ?
Est-ce le goût de l’inconnu
Ou juste l’idée d’une idée ?
Cette envie de terre perdue
Où l’on viendrait se retrouver
N’avoir pour voisin que le vent
Et l’horizon pour horizon
Y tenir tête à l’océan
En rêvant d’y jeter des ponts
Ce fantasme de vie sauvage
Qu’on apprivoise à coup de rêves
Sachant que l’ouragan fait rage
Crachant d’écume sur la grève
Mais qu’en est-il
De la fascination des îles ?
Est-ce le goût de la rocaille
Ou celui de l’isolement ?
Cette envie d’îl’, vaille que vaille
Ou l’affleur’ment de nos tourments ?
Philippe Thivet
(06/06/2016)