Trébentaz
J’ai déposé mon sac
A Trébentaz un soir
De l’adret à l’ubac
Il y a tout à voir
Il fallait être fou
Pour y voir autre chose
Que ce tas de cailloux
A l’hiver qui s’expose
Que ce champ vertical
Broussailleux et lointain
Ces parois minérales
Que jamais on atteint
Et pourtant ils l’ont fait
Marie-Pierre et Norbert
Ce nid d’aigle parfait
Cet accueillant repaire
Déposez votre sac
Et tout le superflu
Juste à deux pas des yacks
Vous n’en reviendrez plus
Loin des cartes postales
Ils parlent de montagne
De la vie pastorale
Des lieues que le loup gagne
Ils la savent par cœur
On ne pourrait dir’ mieux
Elle est cette lueur
Dans le fond de leurs yeux
Ils ont fait cet endroit
Et l’endroit les façonne
C’est là bien plus qu’un toit
C’est la vie qu’ils se donnent
J’y ai posé mon sac
Au détour du sentier
A défaut d’un bivouac
J’ai eu l’humanité
Fou, fallait être fou
Pour y fair’ sa maison
Et quitter l’en-dessous
Pour toute la saison
Pour nous c’est découverte
Ils en savent l’histoire
Si l’herbe y est plus verte
Fallait savoir le voir
Le prix de leurs efforts
Et le cœur pour fortune
Ils s’enflamment encore
Pour un lever de lune
J’ai déposé mon sac
A Trébentaz un soir
De l’adret à l’ubac
Il y a tout à voir
Philippe Thivet
(GR5,13/09/2019)