Brouillard
Si le brouillard de Londres
A pu se faire un nom
La City peut s’y fondre
Et le monde à tâtons
Je connais des endroits
Aux vapeurs anonymes
Caressant les parois
Dansantes sur les cimes
Deux mille et des poussières
Je marche dans la brume
D’une mer moutonnière
Là où le ciel écume
Montagne de coton
De caillasse et d’éther
Où les vents forgerons
Viennent croiser le fer
Si le brouillard de Londres
A pu se faire un nom
La City peut s’y fondre
Et le monde à tâtons
J’en sais des ascendants
A l’assaut d’un caillou
Tonnes d’eau dans le vent
Où je nage debout
Affleurant à la roche
D’un écueil de vertige
Quand l’azur s’effiloche
Sur l’aiguill’ qui s’érige
Et cousant de plus belle
A sa rob’ de granit
Caprices de dentelles
Volutes insolites
Si le brouillard de Londres
A pu se faire un nom
La City peut s’y fondre
Et le monde à tâtons
Dans mes purées de pois
J’ai vu des paysages
D’improbables endroits
D’inattendus mirages
Au jeu des cumulus
On invente des formes
On s’y perd un peu plus
On s’affranchit des normes
Ces monstres nous digèrent
Et les vents les balayent
Trois mille et des poussières
Pour un peu de soleil
Philippe Thivet
(09/09/2012)