La poésie du sablier
Quand le temps fer-
Me nous menotte
Du fil de fer
De sa pelote
Que le tricot
De ses aiguilles
File illico
Comme une anguille
Il en est un
Qui sans complexe
Rit du tapin
De nos Rolex
Lui, né d’un souffle
Incandescent
Snobe l’esbroufe
Des indécents
Il ne faudrait pas oublier
La poésie du sablier
Coulant au verre
Fin de sa bulle
Sans coups sévères
A la pendule
La vie tout dou-
Cement s’égrène
Au sable doux
De cette veine
Aux dunes glabr-
Es du désert
Même le marbre
Est en poussière
Sur leur tracé
Très renversant
Le temps passé
Devient passant
Il ne faudrait pas oublier
La poésie du sablier
Lorsque la course
Des chronomètres
Cote à la bourse
Avoir et être
Que grain à moudre
Au minuteur
Ell’ veut nous coudre
Au fil des heures
L’œuf à la coque
A gros bouillons
Compte son stock
De gravillons
Et le joueur
A la renverse
Remet à l’heure
Le jeu adverse
Il ne faudrait pas oublier
La poésie du sablier
Le temps ce grand
Contorsionniste
Pris au cadran
Est un peu triste
Plus étendu
Son univers
Aux lèvres du
Souffleur de verre
Château de sable
A la marée
Ou rocher stable
Où s’amarrer
Ses petits grains
Dans les rouages
Offrent marins
L’or de leur plage
Il ne faudrait pas oublier
La poésie du sablier
Couché au sol
Ou sur la table
Suspends ton vol
Oiseau des sables
D’horizonta-
Lité parfaite
En petits tas
Le temps s’arrête
Marchand de sa-
Ble à la culbute
Au jeu fria-
Ble des minutes
Dans ces flacons
Le temps passé
Lui se décomp-
Te à la pincée
Vois-tu, je n’ai pas oublié
La poésie du sablier
Il y a aussi
Domptant cette hydre
La poésie
De la clepsydre
Philippe Thivet
(02/05/2018)