Le chêne et le ruisseau
Dans mes racines
Coule un ruisseau
Qu’il y crachine
Ou pleuve à seaux
Dans mes racines
Coule un ruisseau
De sa source à
Ma frondaison
Et vice versa
Selon saison
Dans mes racines
Coule un ruisseau
Sous ma peau court
Un ruisselet
Quand haut et court
À mon gibet
Sous ma peau court
Un ruisselet
Toute une avers-
E se balance
À la renvers-
E de mes sens
Sous ma peau court
Un ruisselet
Je suis le chêne
Et le ruisseau
Le sang, la veine
Et le berceau
Je suis le chêne
Et le ruisseau
Par le radeau
D’une cupule
Je sais les eaux
Des péninsules
Je suis le chêne
Et le ruisseau
Dans mon cœur cou-
Le une rivière
Sous le licou
D’un pied de lierre
Dans mon cœur cou-
Le une rivière
Quelques méandr-
Es sous l’écorce
Où le bois tendr-
E prend des forces
Dans mon cœur cou-
Le une rivière
Dans mes ramures
Gronde un torrent
Comme un murmure
Exubérant
Dans mes ramures
Gronde un torrent
Si le ruisseau
Paraît un fleuve
À l’arbrisseau
Qui s’y abreuve
Dans mes ramures
Gronde un torrent
J’en suis la source
Et le bourgeon
La folle course
Et le plongeon
J’en suis la source
Et le bourgeon
Et sous la vout-
E de mes feuilles
Si goutte à goutt-
E je m’effeuille
J’en suis la source
Et le bourgeon
Dans mes racines
Coule un ruisseau
Des eaux chagrines
Et des ressauts
Dans mes racines
Coule un ruisseau
Lui par mes branches
Devient Garonne
Quand avalanch-
Ent les automnes
Dans mes racines
Coule un ruisseau
Dans mes vaisseaux
Coule un sang d’encre
Quand Calypso
Y jette l’ancre
Dans mes vaisseaux
Coule un sang d’encre
Devenu bois
Un peu trop sec
Qu’au moins je sois
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Dans mes vaisseaux
Coule un sang d’encre
Philippe Thivet
(07/06/2024)