L’élégance des parapluies
Tête baissée les tournesols
N’ont d’héliotropes que le nom
Le soleil mort à l’horizon
Leur a fait perdre la boussole
Sous le printemps bien arrosé
De cette ville vue du ciel
Chaque trottoir a fait son miel
Des fleurs écloses du pavé
Sur le terreau des jours d’ennui
L’élégance des parapluies
Au métronom’ des essuie-glaces
On se cadence à contretemps
Le ciel en a pour son argent
Entre ces goutte(s) où rien ne passe
Les rues se jette(nt) à corps perdu
Dans la grande gueule du fleuve
Les caniveaux font ce qu’ils peuvent
Pour n’en pas boir’ plus que leur dû
La tête haut’ dans le ciel gris
L’élégance des parapluies
Dans le grand bouquet des passants
Mettant encor’ le nez dehors
Un champignon multicolore
A mis sous cloch’ nos cœurs battants
Quand au verger les pépins germent
Sous la pomme de l’arrosoir
Le temps peut bien nous en fair’ voir
Il récolte ce qu’il y sème
Et pour le peu qu’ils se déplient
L’élégance des parapluies
En cupidon des aquarelles
Pour un peu d’amour et d’eau fraîche
Un arc-en-ciel lance ses flèches
Au cœur luisant de nos venelles
On rejoue Singin’ in the rain
Sur les pavés de cette plage
En redoutant qu’un ciel d’orage
Voit s’y échouer quelques baleines
Au cœur fragil’ des mise(s) en pluie
L’élégance des parapluies
An little ombrella corner
For paradis’ sous ton imper
Philippe Thivet
(14/04/2016)