Sur mes chemins

Sur mes chemins il y a
Tant de gens qui n’y sont plus
Des fantômes, des parias
Des absents qui me saluent

Des amis imaginaires
Des herbes folles qui dansent
La silhouette de mon frère
Et puis vous, à qui je pense

Sur mes chemins je promène
Des ombres qui me sont chères
De drôles d’énergumènes
Ma peau qui ne vaut pas cher

Ce frère d’adolescence
Qui n’en est jamais sorti
Des pensées dans tous les sens
Et quelques bouquets d’orties

Sur mes chemins il y a
Des bouches et des prénoms
La carte qu’on replia
Le souffle de mes démons

Des amis perdus de vue
Qui marchent à mes côtés
Des rencontres imprévues
Des rivières à sauter

Sur mes chemins je peux voir
Des visages inconnus
Des façons de se savoir
Des saluts de bienvenue

Des vies et des souvenirs
Des rencontres de hasard
Des histoir’s en devenir
D’autres réclamant leur part

Sur mes chemins il y a
Peut-être des revenants
L’or d’une photo sépia
Et l’éclat du tout-venant

Des soleils noirs qui se voilent
Des averses passagères
L’enfance à rebrousse-poil
Et des beautés étrangères

Sur mes chemins je poursuis
Nos échanges suspendus
Ce fameux temps qui s’enfuit
Et nos illusions perdues

J’y emmène mes fantômes
Tout autant que mes vivants
La rencontre de nos paumes
Et vos prénoms dans le vent

Sur mes chemins il y a
Tant de gens qui n’y sont pas
Tous les liens qu’on y lia
Et l’attente de vos pas

Les mots de cette ballade
Des révoltes assouvies
Des rebellions de nomades
L’art de me sentir en vie

Philippe Thivet
(31/08/2023)

 

 

 

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