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Que du vent

Je suis né ce matin
Du souffle d’un enfant
Du soupir indistinct
D’un rêve évanescent

 Remontant l’avenue
Je caresse les joues
Juste tombé des nues
A peine un souffle doux

 Sous le tissu peut-être
Un frisson vient de naître

 Sur le nu d’une peau
Je glisse et me dérobe
Espièglerie d’ado
Je retrousse une robe

 A peine courant d’air
Là où le cœur s’emballe
Je me prends des grands airs
Et poursuit ma cavale

 Une gifle peut-être
Un claqu’ment de fenêtre

 Je souffle et tout se penche
Me gonflant d’allégresse
Je fais plier les branches
Claironnant ma jeunesse

 Croisant un cerf-volant
Je regonfle sa voile
Je vais chemin faisant
Jouer à contre-poil

 Un voyage peut-être
Pour mieux me fair’ connaître

 Dans la force de l’âge
J’affûte mes colères
Fréquentant les orages
Faisant chanter les pierres

 Je rêve d’ouragans
De typhons, de tornades
Je ne suis que du vent
A peine une ruade

 Coup de tabac peut-être
Une tempête à naître

 A souffler sur la cendre
En rêvant d’un grand feu
On ne fait que répandre
Un halo poussiéreux

Me voici fonctionnaire
Dans un champ d’éoliennes
De Beaufort en ampères
Mon feu n’est qu’halogène

 Sous l’abat-jour peut-être
Un enfant vient de naître

 Je suis né ce matin
Du souffle d’un enfant
Du soupir indistinct
D’un rêve évanescent

 Je m’essouffle ce soir
Dans le soleil couchant
Murmurant mon histoire
A l’oreill’ des passants

 Sous leur chapeau peut-être
Une idée vient de naître

 A peine un souffle au cœur
Sur la rose des vents
J’emporte quelques fleurs
Effeuillées tendrement

 Courant d’air en pantoufles
Et risée des girouettes
Voici mon dernier souffle
Sans tambour ni trompette

 De vos lèvres peut-être
Je m’apprête à renaître

 Philippe Thivet
 (05/06/2014)