Il faut partir

Ouvre les yeux le temps s'écoule,
La lune allume son ampoule,
Nos rêves sont des papillons
Qui peut-être s'y brûleront.
Du bout de l'aile, à tire cœur,
Il faut partir c'est déjà l'heure.

Comme un adieu du bout des doigts,
Un petit nœud à nos mouchoirs
Pour mieux nous dire, souviens-toi,
Ce n'est qu'à peine un au revoir.

La nuit est là qui nous attend,
Et nous emporte doucement,
Où que se perdent nos chemins
Ce soir ils se croisent si bien.
A toutes jamb's ou au hasard,
Il faut partir il se fait tard.

Comme un adieu du bout des doigts,
Un petit nœud à nos mouchoirs
Pour mieux nous dire, souviens-toi,
Ce n'est qu'à peine un au revoir.

Si tout est dit entre ces murs,
Qu'au moins nous reste ce murmure,
Ces mots qui grav'nt au fond de nous
L'espoir d'un autre rendez-vous.
A pas de loup, à corps perdu,
Il faut partir n'en parlons plus.

Comme un adieu du bout des doigts,
Un petit nœud à nos mouchoirs
Pour mieux nous dire, souviens-toi,
Ce n'est qu'à peine un au revoir.

La porte s'ouvre sur la rue,
Pour elle la vie continue,
Le caniveau dans ses tourments
Coule déjà vers l'océan.
A pleins poumons, à demi-mots,
Il faut partir au fil de l'eau.

Comme un adieu du bout des doigts,
Un petit nœud à nos mouchoirs
Pour mieux nous dire, souviens-toi,
Ce n'est qu'à peine un au revoir.

Je lève l'ancr' vers d'autres rives,
Pour quelques lumièr's fugitives,
En emportant pour tout bagage,
D'une ombre à l'autre, vos visages.
A pleine voile, à contre vent,
Il faut partir il est grand temps.

Comme un adieu du bout des doigts,
Un petit nœud à nos mouchoirs
Pour mieux nous dire, souviens-toi,
Ce n'est qu'à peine un au revoir.

Fermons les yeux pour un instant,
La lune est là qui nous attend,
Nos rêves sont des papillons
Qui dans'nt au feu de son néon.
Du bout de l'aile et à plein cœur,
Il nous faut partir en douceur.

Philippe Thivet
(06/11/2004)

 

 

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