Les vers qu’on n’écrira jamais
Pauvre à la rime riche
Le poète a beau rôle
Posant à l’hémistiche
Des mots doux qui vous frôlent
Sculptant un grain de sel
Au détour d’une larme
Sa peine y devient belle
En déposant les armes
Mais comm’ le dit Fallet
Les plus beaux vers sont ceux
Qu’on n’écrira jamais
Les plus beaux vers sont ceux
Qu’on n’écrira jamais
Suant l’encre et le sang
Au creux de nos cahiers
Rimaillant à l’écran
Caressant nos claviers
D’ellipse en métaphore
On déclare nos flammes
Nos révoltes encore
Nos passions et nos drames
Mais comm’ le dit Fallet
Les plus beaux vers sont ceux
Qu’on n’écrira jamais
Les plus beaux vers sont ceux
Qu’on n’écrira jamais
Le cœur a ses raisons
Que l’encre n’ignor’ pas
Ce à quoi nous rimons
Vole parfois bien bas
Et l’on se prend les pieds
Dans nos ail’s de poètes
A compter, recompter
La rime était surfaite
Comm’ dit René Fallet
Les plus beaux vers sont ceux
Qu’on n’écrira jamais
Les plus beaux vers sont ceux
Qu’on n’écrira jamais
Que nos œuvres complètes
Tiennent sur un Post-it
C’est encor’ trop peut-être
Pour préserver le mythe
Des plumes d’oisillon
Et des fiertés de paon
Une vie de brouillons
Jetés aux quatre vents
Les plus beaux vers sont ceux
Qu’on n’écrira jamais
Les plus beaux vers sont ceux
Qu’on n’écrira jamais
Philippe Thivet
(10/03/2013)