So1itude, mon amie

J'ai cherché l'équilibre
Entre solitude et liberté,
Je suis retombé libre,
Solitair' patenté.

Solitude mon amie,
Ma maîtresse aux yeux de pluie.

Je t'ai couchée dans mon lit.
Je t'ai fait des confidences.
Je t'ai lancé des défis.
Je t'ai voulue en silence.

Tu as caressé mon cœur.
Tu m'as arraché des larmes.
Tu m'as vu compter les heures.
Tu m'as dévoilé tes charmes.

Solitude mon amie,
Tu tolères mes folies,
Tu connais mes mauvais tics,
Tu sais mes rêv's utopiques,
Tu as vu mes coups de foudre,
Mes passions contemplatives,
Toujours prête à en découdre
Pour rester mon exclusive.

J'ai connu tes yeux jaloux
Lorsque « je » devenait « nous ».

Solitude ennemie,
Ma traîtresse aux yeux de pluie.

Laiss'-moi essayer encore,
Me rapprocher de son corps.
Laisse-la me tenir chaud,
Mais ne t'éloigne pas trop.

Tu as caressé mes larmes.
Tu m'as arraché le cœur.
Tu as souligné mes drames.
Tu m'as aimé sans erreur.

Tu m'as voulu silencieux,
Réfractair', sans concession,
Dans ce monde merveilleux
Où chacun est des millions.

Tu as vu mes matins gris
Et mes soirs de désespoir,
Puis tu m'as sauvé la vie
En me tenant à l'écart.
Peut-êtr' la reprendras-tu
Par un soir de lassitude,
Lorsque tout aura vécu
Ne laissant que certitudes.

Solitude mon amie,
Ma maîtresse aux yeux de pluie.

Laisse-moi aller les voir,
Les aimer, et même y croire.
Laisse-les me tenir chaud,
Mais ne t'éloigne pas trop.

Solitude.

Philippe Thivet
(11/11/1998)