Quand je serai vivant

Quand je serai vivant,
Des désirs plein la peau
Et le nez dans le vent
Pour mieux cracher mes mots.

Quand j'aurai tout perdu
De mes peurs quotidiennes,
A jamais revenu
De mes attentes vaines.

J'aurai ce cœur qui bat
Au fond de la poitrine,
Pompant à tour de bras
Sous ses vieilles rustines.

J'aurai ces yeux perdus
De voir enfin la vie,
Allant les fesses nues
Et la mine réjouie.

Quand je serai vivant
Après tous ces temps morts,
Ces jours où l'on attend,
Ces mois qui donnent tort.

Quand j'aurai tout compris,
Explorant sans relâche
Les dédal's interdits
Où les âmes se cachent.

Je saurai de la mort
Ce que j'en ai vécu,
Tout ce temps qui nous tord
Passant inaperçu.

Je ne saurai plus rien
De ce monde automate,
Faisant briller sans fin
Cette vie que l'on rate.

Quand je serai vivant
Au milieu de mes doutes,
Loin de tout ce clinquant
Où s'enfonce ma route.

Quand j'aurai renoncé,
Au confort incongru
De ces enfants blasés,
Qui n'en reviendront plus.

J'irai le cœur léger
Sans peur du lendemain,
Les poches retournées,
Et n'attendant plus rien.

J'irai aux quatre vents
Déclarer mes amours,
Sans me soucier vraiment
Des regards alentours.

Quand je serai vivant
A suer sang et eau,
Dans les sursauts troublants
De mon vieux cœur d'ado.

Quand j'aurai retrouvé
Tous mes plus beaux instincts,
Mes rêv's inavoués,
Et quelques petits riens.

Quand on sera vivant.
Quand on sera vivant.

Philippe Thivet
(16/09/2005)
Musique : Philippe Coquery