Les territoires de l’absence
Regard à l’horizon
Je guette les grands-voiles
S’embrasant au tison
Filant de nos étoiles
Je compte les naufrages
Les voyage(s) au long cours
Les vents tournant la page
Des histoires d’amour
Et de coque en écueil
De tempête en voie d’eau
Mon cœur porte le deuil
De bien trop de radeaux
Je suis un territoire
Envahi par l’absence
Un îlet dérisoire
Sur une mer immense
Naviguant bord à bord
Nous bravions le gros temps
On en demande encore
Il n’est déjà plus temps
Quand se lâchent nos mains
Nos lèvres ou nos yeux
Disent-ils : A demain
Signent-elles l’adieu ?
Et quand d’une île à l’autre
Suffit d’un coup de rame
Tant de flaque(s) où se vautrent
Nos pauvres états d’âme
Nous sommes territoires
Envahis par l’absence
Des îlets dérisoires
Sur une mer immense
De toutes ces présences
Qui ne sont qu’apparat
S’élève le silence
De ce qui ne sera
Ce que le temps ourdit
De rendez-vous manqués
De regrets, de non-dits
Dans nos cœurs efflanqués
Ce petit goût de sel
Cueilli à une peau
Que les vents avec zèle
Dispersent en copeaux
Nous sommes territoires
Envahis par l’absence
Des îlets dérisoires
Sur une mer immense
L’absence est un exil
En océan profond
Si nous sommes des îles
Que nos bras soient des ponts
Entre ces territoires
Envahis par l’absence
Ces îlets dérisoires
Sur une mer immense
à Jeanne Bénameur et à ses Otages intimes…
Philippe Thivet
(01/12/2017)