La beauté des larmes

 Rien qu’une goutte d’eau
Qui doucement ruisselle
Aux sillons de nos peaux
Pour en goûter le sel

Tout juste un peu d’eau claire
S’égarant au rivage
Comme on entend la mer
Au creux d’un coquillage

La météo du cœur
Nous annonce une averse
Au toit de nos pudeurs
Qu’une larme transperce

Au plus près de la source
Où bat notre chagrin
Une infime secousse
Et l’eau s’écoule enfin

A peine un peu de sel
Au vif de nos blessures
Et voici qu’étincelle
Une perle d’eau pure

La météo du cœur
Nous annonce une averse
Au toit de nos pudeurs
Qu’une larme transperce

Rien qu’un petit ruisseau
A nos joues qui se traîne
Polissant de ses eaux
Les éclats de nos peines

Tout juste un océan
Aux plis de nos paupières
Une vague affleurant
Le tranchant de la pierre

La météo du cœur
Nous annonce une averse
Au toit de nos pudeurs
Qu’une larme transperce

Aux yeux qui s’y reflètent
En voulant taire encore
Cet écho de tempête
Caché sous l’eau qui dort

A peine une émotion
Au lit de nos grands fleuves
Et c’est à gros bouillons
Que nos sentiments pleuvent

La météo du cœur
Nous annonce une averse
Au toit de nos pudeurs
Qu’une larme transperce

Rien qu’une goutte d’eau
A peine un peu de sel
Gardant nos cœurs à flot
Que nos larmes sont belles !

Philippe Thivet
(24/04/2012)