L'amour à poing fermé

Un jour de travaux manuels
Au bord de son adolescence,
On découvre l'art essentiel
De boul'verser son innocence.

A poing fermé vers quelques rêves,
On y avance le cœur léger,
Et le printemps gorgé de sève
Déjà y flirte avec l'été.

Juste à deux doigts de l'ignorance,
Le corps se glisse à pas de loup,
Entre les jeux de notre enfance
Et les promess's d'un torrent fou.

A mêm' la peau de nos tourments,
On s'approche du bout des doigts,
Au jeu de paum' de nos élans,
On gagne nos premiers émois.

Les jours de travaux manuels,
Au cœur de nos adolescences,
Un feu de paille, une étincelle,
Embrase peu à peu nos sens.

A poing fermé, les yeux mi-clos,
On vit nos avant-premièr's fois,
Et le printemps jouant solo,
Déjà bourgeonne entre nos doigts.

Juste à deux pas de le franchir,
On révise un peu sa leçon,
Entre la peur et le désir,
Qu'on apprivoise à sa façon.

A mêm' la peau de nos tourments,
Se découvrant du bout des doigts,
Au jeu de paum' de nos élans,
On mise tout sur nos émois.

Les jours de travaux manuels,
Loin de nos nuits adolescentes,
Entre sixième et septièm' ciel,
On reprend ce remonte-pente.

Et cet amour à poing fermé,
Habituel ou à l'occasion,
Revient encor' nous embraser,
Qu'importe l'heure ou la saison.

Juste à deux doigts d'un souvenir,
Qui ne veut pas perdre la main,
Par envie ou pour le plaisir,
Entre un fantasme et un besoin.

A mêm' la peau de nos tourments,
On se connaît sur l' bout des doigts,
Au jeu de paum' de nos élans,
On s'offre de nouveaux émois.

Au jeu de paum' de nos élans,
On revit nos premiers émois.

Philippe Thivet
(03/06/2006)

 

 

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