Comme un air de famille

Le sourir’ de sa mère
Les yeux bleus de son père
Un lointain cousinage
Pour le bas du visage

 Le ceci de son frère
Le cela de sa sœur
De tout et son contraire
Au jeu des sept erreurs

 Comme un air de famille
Que l’on cherche aux enfants
La fameuse estampille
Le constat rassurant

 L’étiquette et le poids
De ce qu’on fait porter
Tout ce qui nous renvoie
A notre parenté

 Cet aplomb naturel
Du côté paternel
Le fichu caractère
De celui de la mère

Le faux air de famille
La vraie tête de mule
Pour le fils ou la fille
De la famill’ Bidule

 Les chiens n’ font pas des chats
Répète-t-on encore
Moi, je m’attaque à ça
Toutes griffes dehors

 L’étiquette et le poids
De ce qu’on fait porter
Tout ce qui nous renvoie
A notre parenté

 Tous les défauts du monde
D’une lignée féconde
Tout le portrait craché
De l’aïeul au bûcher

 Caractèr’ de cochon
Ou bien douceur d’agneau
Selon que nous cherchons
Les vertus, les défauts

 Ça ne ressemble à rien
Ce qu’on veut se prouver
Tous ces airs en communs
Que l’on veut se trouver

L’étiquette et le poids
De ce qu’on fait porter
Tout ce qui nous renvoie
A notre parenté

 Les travers du grand-père
Le bagout de grand-mère
Tous ces vents ascendants
Qui nous plombent pourtant

 Tous ces, « tel pèr’, tel fils
Qu’on se jette à la tête
Comme une cicatrice
Que l’on ne s’est pas faite

 Sage comme une image
Que l’on veut nous coller
Le si lourd héritage
Des clichés éculés

 L’étiquette et le poids
De ce qu’on fait porter
Tout ce qui nous renvoie
A notre parenté

 L’étiquette et le poids
De ce qu’on veut porter
Et le droit d’être soi
Malgré nos  parentés

 Philippe Thivet
(07/12/2013)

 

 

 

×