A un cheveu
Pour ce cheveu blanchi
Ce matin mon amour
La glace aura menti
Ce n’était qu’un mirage
Un fâcheux contre-jour
Un défaut d’éclairage
Rien qu’une éclaboussure
Ce blanc dans tes cheveux
Un éclat de peinture
Il ne faut jamais croire
Aux prétendus aveux
Que nous font les miroirs
Tient-il à un cheveu
Que notre vie bascule
Que ne rompe la glace ?
Tient-il à un cheveu
Une infime virgule
Qu’on ne perde la face ?
Si ce fétu de paille
Au brun de tes moisons
Ne te dit rien qui vaille
Ce n’est qu’une virgule
Une ponctuation
Un reflet minuscule
Bien sûr tu n’en crois rien
Et tu restes perplexe
Devant l’insolent crin
Tu me dis, c’est ainsi
Le temps passe au tipex
Nos printemps en sursis
Tient-il à un cheveu
Que notre vie bascule
Que ne rompe la glace ?
Tient-il à un cheveu
Une infime virgule
Qu’on ne perde la face ?
Pour ce joli flocon
Au ciel de tes cheveux
La glace avait raison
Cette ponctuation
Où le temps souffle un peu
Pour mieux faire illusion
L’intrus déraciné
A bien de quoi pâlir
Sous tes ongle(s) acérés
Les neiges éternelles
N’ont qu’à bien se tenir
T’y mets ton grain de sel
Ne tienne à un cheveu
Que notre vie bascule
Que ne rompe la glace
Ne tienne à un cheveu
Une infime virgule
Qu’on ne perde la face
Philippe Thivet
(02/02/2012)