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À mes vivants

Assez parlé des morts
Des ombres, des fantômes
La vie leur donne tort
Aux lignes de nos paumes

Parlons de nos vivants
Nos amours de passage
Légers comme le vent
Ou vaillants points d’ancrage

Parlons des inconnus
Que l’on croise au hasard
Venant se mettre à nu
Au détour d’un comptoir

C’est à tous mes vivants
Que je dédie ces vers
Déposés dans le vent
Prêchés dans le désert

Assez parlé du vide
Où s’épanchent nos peines
Le sel creuse nos rides
Et toute attente est vaine

Parlons de nos vivants
Nos proches, nos miroirs
Nos nouveaux arrivants
Nos tenants de l’histoire

Parlons pour ne rien dire
Ou pour se tenir chaud
Pour ne pas fair’ mentir
Notre cœur d’artichaut

C’est à tous mes vivants
Que je dédie ce texte
Quand l’amour trop souvent
A besoin de prétextes

Assez de lettres d’or
Au feu des épitaphes
Quand tout ce qui y dort
Se fout de l’orthographe

Écrivons aux vivants
Sans crainte des ratures
Pour aller de l’avant
Pour d’autres aventures

Écrivons quand bien même
À ceux qui font le mort
À tous ceux que l’on aime
Mêm’ s’ils nous donnent tort

C’est à tous mes vivants
Que je dédie ces mots
Des amis décevants
À mes presque jumeaux

Assez parlé ici
De ceux qui nous devancent
Qui goûtent l’ici gît
Avec un peu d’avance

Parlons de nos vivants
Nos rendez-vous manqués
Nos espoirs éprouvants
Nos sentiments planqués

Parlons de nos rencontres
Au détour du chemin
De tout ce que raconte
Une poignée de main

C’est à vous mes vivants
Que j’envoie cet appel
Si ce n’est que du vent
Qu’il porte un peu nos ailes

Philippe Thivet
(08/06/2022)

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