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L’électricien de la ville lumière

(d’après l'album éponyme de Márcio Faraco)

Lui qui ne rêvait que de clairs de lune
Que de feux de camps le soir dans les dunes
N’a que son mouchoir pour toute grand-voile
Que des réverbère(s) en guise d’étoiles

Mais quand à Noël les rues s’enguirlandent
Que les yeux d’enfants lui en redemandent
Il serre la vis de millions d’ampoules
Lui le solitaire au milieu des foules

Chemin balisé de feux tricolores
Il voit dans sa rond’ la lumière éclore
S’il advient parfois qu’un fusible flanche
Pour mettre le feu retrousse ses manches

L’électricien de la ville lumière
L’électricien de la ville lumière

Lui qui ne rêvait que de ciels d’orages
Et d’un sac à dos comme seul bagage
Il vante l’abri d’un paratonnerre
Brassens l’en aurait nommé mercenaire

Quand la tour Eiffel éclaire à la ronde
Que les yeux d’enfants s’en font tout un monde
Il va funambule au gré de ses fils
Et le monde entier à ses pieds défile

Se voit-il parfois en haut de l’affiche
Quand sur le fronton il branche les fiches
Et qu’au music-hall s’allument les lampes
Brûlant quelques aile(s) aux feux de la rampe

L’électricien de la ville lumière
L’électricien de la ville lumière

Lui qui ne rêvait que de vers luisants
De flots orangés, d’astre agonisant
Se bronze aux néons de milliers d’enseignes
Ne prend pour soleil que quelques châtaignes

Quand Paris pourtant doit se faire un nom
Que les yeux d’enfants s’y font lumignons
Il n’est qu’un sujet du brillant royaume
Que l’on brade encor’ pour quelques atomes

Compte-t-il toujours en nombre d’ampères
Ou en papillons qui vont sans repères
Quand le bleu des nuits se fait électrique
Qu’il rêve en secret de plier boutique

L’électricien de la ville lumière
L’électricien de la ville lumière

Le grand apparat d’un bleu de travail
Ne dit pas souvent grand-chose qui vaille
Son ombre chinoise au cœur militant
Amorce le gest’ d’éteindre en sortant

Texte: Philippe Thivet - Musique: Márcio Faraco
(15/04/2020)