Gens de rien

Voici les gens de rien,
Ecoutez, écoutez,
Voici les gens de rien,
Veuillez les annoncer.

Voici les gens de rien,
Les hommes de la rue,
Les femm's et les gamins,
Qu'on ne regarde plus.
Les gens de tous les jours,
Fourmis du quotidien,
Que l'on retrouve au four,
Que l'on voit au moulin.

Gens de rien, gens de rien,
Petit's mains de partout,
Gens de rien, gens de rien,
Je veux chanter pour vous.
Gens de rien, gens de rien,
Qui vous tenez debout,
Gens de rien, gens de rien,
Ces mots-là sont à nous.

Voici les gens de rien,
Brillants, multicolores,
Voici les gens de rien,
Plantés dans le décor.

Voici les gens de rien,
Qui pourtant font le monde,
Quelques milliards d'humains
C'est une jolie ronde.
Les gens de tous pays,
Qui ne se savent pas,
Ecrasés par la vie
Qu'ils mènent pas à pas.

Gens de rien, gens de rien,
Petit's mains de partout,
Gens de rien, gens de rien,
Je veux chanter pour vous.
Gens de rien, gens de rien,
Qui vous tenez debout,
Gens de rien, gens de rien,
Ces mots-là sont à nous.

Voici les gens de rien,
Ou bien de pas grand-chose,
Voici les gens de rien,
Dont personne ne cause.

Voici les gens de rien,
Que l'on menait au front,
Voici les gens de rien,
Dont on oublie le nom.

Les gens, les sans histoire,
Qui l'écrivent pourtant,
Du fond des laminoirs
Aux marchés triomphants.

Gens de rien, gens de rien,
Petit's mains de partout,
Gens de rien, gens de rien,
Je veux chanter pour vous.
Gens de rien, gens de rien,
Qui vous tenez debout,
Gens de rien, gens de rien,
Ces mots-là sont à nous.

Voici les gens de rien,
Qu'ils passent tête haute,
Voici les gens de rien,
Ni plus ni moins que d'autres.

Voici les gens de rien,
Résignés et frondeurs,
Chantant des lendemains
Qu'ils connaissent par cœur.
Les gens que l'on ignore,
La masse silencieuse,
Donnant leur vie, leur corps
Et leurs mains si précieuses.

Gens de rien, gens de rien,
Petit's mains de partout,
Gens de rien, gens de rien,
Je veux chanter pour vous.
Gens de rien, gens de rien,
Qui vous tenez debout,
Gens de rien, gens de rien,
Ces mots-là sont à nous.

Philippe Thivet
(25/11/2005)

 

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