Les roses et les choux

Pour les ros's et les choux
Vous n' m'y reprendrez plus,
Mon jardin pour le coup
Bourgeonne tant et plus.
C'est un enfant qui pousse
Tout au fond de mon ventre,
Une boule si douce
Où nos mains se concentrent.
Si la photo est bonne,
Il ne ressemble à rien,
Mais rien ne nous étonne,
Nous le trouvons divin.
Vautré les patt's en l'air,
Tout l' portrait de son père.
Mystérieux ange blanc,
Ell' ressemble à maman.

En neuf mois d'émois,
Tout petit être neuf,
Nous fait la preuv' par trois,
De notre sang neuf.

Pour le sexe des anges
L'éternell' discussion,
Et les dictons étranges :
Ventre pointu ou rond...
C'est un tout petit point,
Que l'on fixe à présent,
Point de mire incertain,
Qui grandit doucement.
Mal de mère avant l'heure,
Je chavire à tout va,
Si parfois tout m'écoeure,
J'invente aussi des plats.
Nutella-cornichons,
Ce sera un garçon.
Abricot croque au sel,
C'est une demoiselle.

En neuf mois d'émois,
Tout petit être neuf,
Nous fait la preuv' par trois,
De notre sang neuf.

Pour le jeu des prénoms
Le concours est ouvert,
Les papiers du poupon
Ressembl'nt à l'annuaire.
C'est un bout de nous deux,
Que je berce à présent,
Un petit fruit soyeux,
Qui mûrit tendrement.
Pour une place assise
Je reprends les transports,
Que personn' ne s'avise
De rogner mon confort.

Petit' fill', petit gars,
Surtout ne poussez pas.
Petit grain, petit' graine,
Descend à la prochaine.

En neuf mois d'émois,
Tout petit être neuf,
Nous fait la preuv' par trois,
De notre sang neuf.

Pour les ros's et les choux,
Si vous y tenez tant,
Je vous donn' rendez-vous
Dans les jardins d'enfants.

Philippe Thivet
(10//07/2006)