L'ombre et le feu

Menant un double jeu
Dans le fond de mes yeux,
Voici l'ombre et le feu
Qui dans'nt à qui mieux mieux.

Je suis le feu qui lèche
Les âm's et les regards,
Je suis l'ombre qui jette
Un froid de part en part.
Je ne suis pas toujours
Celui que vous croyez,
Pour quelques mots d'amour,
Tant de rage à crier.

Voici l'ombre et le feu
Qui dans'nt à qui mieux mieux,
Voilà ce que je veux,
Voici ce que je peux.

Je ne suis certains soirs
Que l'ombre de moi-même,
Je récolte sans gloire
Les colèr's que je sème.
J'ai des sourir's d'agneau
Dans ma gueule de loup,
Je vaux ce que je vaux,
Mais je me tiens debout.

Menant un double jeu
Dans le fond de mes yeux,
Voici l'ombre et le feu
Qui dans'nt à qui mieux mieux.

Je suis le feu donné
Guidant les voyageurs,
Je suis l'ombre plantée
Comme un' flèche en plein cœur.
La folie d'où je viens
Se réveille parfois,
Pour semer quelques grains
Aux éclats de ma voix.

Voici l'ombre et le feu
Qui dans'nt à qui mieux mieux,
Voilà ce que je veux,
Voici ce que je peux.

Je sais les bonn's manières
Qu'on apprend à vos tables,
Gardant, sauvage et fier,
Mon instinct redoutable.
J'ai parfois la dent dure,
Et souvent le cœur tendre,
Mes cris je les murmure
A qui sait les entendre.

Menant un double jeu
Dans le fond de mes yeux,
Voici l'ombre et le feu
Qui dans'nt à qui mieux mieux.

La part du feu dit-on,
Dans les grands incendies,
Cell' de l'ombre à tâtons,
Dit aussi qui je suis.

Philippe Thivet
(19/11/2004)