L'homme de sable

Une poignée de sable
S'écoule entre mes doigts,
Désert insaisissable,
Qui flotte au fond de moi.
Je vais marcher souvent,
Au cadran de mes nuits,
Sur les sables mouvants
De mon enfance enfouie.
J'y vois les hommes bleus
Qui marchent sous la lune,
Et dansant près du feu,
Mon ombre sur les dunes.

Je suis l'homme de sable
Dont on fait les châteaux.
Je suis l'homme de sable
Emporté par les flots.

Une poignée de sable
S'écoule à l'infini,
Pépit's impérissables
Au ciment de nos vies.
Je garde au cœur le feu
De ces éclats de pierres,
Ils brûlent dans mes yeux
Jusqu'au creux de l'hiver.
Je t'offre le voyage
Contre vents et marées,
Pour toucher le rivage
De brûlantes contrées.

Je suis l'homme de sable
Dont on fait les châteaux.
Je suis l'homme de sable
Emporté par les flots.

Une poignée de sable
S'écoule au gré des vents,
Goutt's indéfinissables
D'un étrange océan.
Naviguant aux étoiles,
Par delà les frontières,
J'imagine des voiles
Aux vaisseaux du désert.
Et ainsi grain à grain
Je sème mon histoire,
Récoltant en chemin
Des bourgeons pleins d'espoir.

Je suis l'homme de sable
Dont on fait les châteaux.
Je suis l'homme de sable
Emporté par les flots.

Philippe Thivet
(05/09/2004)