Au temps des montres molles

 Surfeur et sable chaud
L'histoir' paraissait belle
Pourtant sous sa dentelle
Il y a comme un accroc
Quand les corps impatients
S'échouent à marée basse
Que loin de l'océan
Son play-boy boit la tasse
Au temps des montres molles
Dali leur donne l'heure
Et le corps se désole
De n'être à la hauteur

Surfeur et sable tiède
L'histoire est un peu raide

Septièm' ciel et chevaux
L'histoir' s'annonçait bien
Pourtant à mi-chemin
Son cœur ne sait plus trop
En prenant son élan
Depuis son piédestal
Son chevalier servant
Est tombé de cheval
Cupidon pour le coup
A trop bandé son arc
Trahit par le bruit mou
D'une corde qui claque

Septièm' ciel en sous-sol
L'histoire est un peu molle

Goût de sel sur la peau
L'histoire était parfaite
Pourtant dans la tempête
Le mât céda bientôt
En affalant les voiles
Son capitain' d'un jour
Refait à rebrouss'-poil
Ses voyage(s) au long cours
Au mieux quelques remous
Viennent bercer les cœurs
Et le corps fait la moue
En attendant son heure

Comme un goût de saumure
L'histoire est un peu dure

Malabar, biscoteaux
L'histoire est au summum
Pourtant c'est au chewing-gum
Qu'ell' fait penser bientôt
Se prenant au sérieux
Pour le coup de la panne
Son presque demi-dieu
A réussi sa vanne
Mettant dans de beaux draps
Cette mâle assurance
Et qui pour tout combat
Tire sa révérence

Malabar bien trop fade
L'histoire est un peu hard

D'amour et de glaçons
C'est un fameux roman
Puisque c'est en surfant
Qu'on devient Robinson
Au temps des montres molles
Dali compte à rebours
Et les cœurs se consolent
En invoquant l'amour
Sa planche en bandoulière
Et ne comprenant pas
Le don juan des mers
Donne sa langue au chat

Amour et sable chaud
Dali rend son pinceau

Philippe Thivet
(17/12/2008)