Monsieur le directeur

Monsieur le directeur
A retourné ses poches,
Et la main sur le cœur
Il nous a dit : c'est moche,
Chers collaborateurs,
Vous mes amis, mes proches,
Messieurs les travailleurs,
Notre rupture approche.

Je t'nais personnell'ment
A venir l'annoncer :
Votre licenciement
Vient d'être prononcé.
Bien sûr humainement
Je vous aurais gardés,
Economiquement
Je dois me résigner.

Messieurs les actionnaires
Ont voulu croire en nous,
Nous nous devons de plaire
A ceux qui ont les sous.
Des immeubles de verre
D'où ils régissent tout,
Les brillants gestionnaires
Veulent réduir' les coûts.

Monsieur le directeur
A retourné ses poches,
Et la main sur le cœur
Il nous a dit : c'est moche,
Chers collaborateurs,
Vous mes amis, mes proches,
Messieurs les travailleurs,
Notre rupture approche.

Vous nous coûtez trop cher,
Et j'en suis désolé,
Au niveau planétaire
Nous ne pouvons lutter.
Cette histoir' de salaires
Nous crée bien des soucis,
Quand il s'agit de faire
Toujours plus de profits.

Oh certes j'aurais dû
Vous prévenir avant.
Si je vous ai déçus,
Croyez-le sincèr'ment,
C'est qu' je n'ai pas voulu
Trop prématurément,
Dir' des chos's qu'auraient pu
Vous créer des tourments.

Monsieur le P.D.G,
Son devoir accompli,
A cru bon d'ajouter,
Cynique ou étourdi :
Si notre société
Est si forte aujourd'hui,
Vous y participiez
Et ell' vous remercie.

Philippe Thivet
(28/04/2002)

 

 

 

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