Hent tal an aod

J’attendais tes détours
Et tes senteurs d’ajoncs
Me voici de retour
Le cap sur l’horizon

Pour ton furieux silence
Empli de noms d’oiseaux
C’est à toi que je pense
Souvent dans le métro

Des fourmis dans les pieds
Me ramènent vers l’Ouest
Et je viens les défier
Du sucre de mes siestes

Ô toi mon vieux GR
Tu m’as manqué souvent
Je reviens prendre l’air
Rue de tes quatre vents


Le printemps défleurit
Tes parterres d’écume
L’hiver aura fini
Par y laisser ses plumes

Tes ronciers amoureux
Semblaient aussi m’attendre
Pour leurs fruits savoureux
Je les aime en septembre

Sous tes pinceaux d’artiste
Sur tes toil’s qui se tendent
Je suis ton jeu de piste
Sinuant sur la lande

Ô toi mon vieux GR
Tu m’as manqué souvent
Je reviens prendre l’air
Rue de tes quatre vents


Pour ta mouette riante
Ta flore chamarrée
Pour quelques variantes
Au gré de tes marées

Je reprends mon vieux sac
Pour m’en venir dormir
Bercé par ton ressac
A l’ombre d’un menhir

Je plonge dans tes criques
Où chante un ruisselet
En gardant pour optique
Tes phar’s et leurs quinquets

Ô toi mon vieux GR
Tu m’as manqué souvent
Je reviens prendre l’air
Rue de tes quatre vents


Pour ta pierre de taille
Défiant le burin
L’appétit des broussailles
Dévorant un fortin

Pour ce grand voilier blanc
Cales chargées de rêves
Je reviens à pas lents
M’échouer sur tes grèves

Bien plus qu’un numéro
Toi mon sentier côtier
Je n’en ai jamais trop
De tes plats et déliés

Ô toi mon vieux GR
Tu m’as manqué souvent
Je reviens prendre l’air
Rue de tes quatre vents


Philippe Thivet
(GR34, 09/04/2018)