L’œil du cyclone

Tout paraît si calme
Ici mon amour
Déjà je me pâme
A compter les jours

A peine une brise
Au creux d’un silence
Et le temps s’épuise
De nos somnolences

Nos lignes de front
Au creux de nos paumes
A quoi pense-t-on
Dans l’œil du cyclone ?

 Pour un coup d’esbroufe
Au comptoir des cieux
Les grands vents s’essoufflent
A fair’ de leur mieux

 Et l’on s’ébouriffe
A coups de grands mots
Ça mord et ça griffe
Au seuil du dico

On baisse d’un ton
On se trouve aphone
A quoi pense-t-on
Dans l’œil du cyclone ?

Un coup de tabac
Dans l’eau de vaisselle
C’est le branle-bas
Sur les noms d’oiselles

 Scène de ménage
Eclats d’Arcopal
Qu’on tourne la page
Qu’on mette les voiles

On se lasse au fond
De semer sa zone
A quoi pense-t-on
Dans l’œil du cyclone ?

 Pour un point d’honneur
A refair’ l’histoire
Il arrive l’heure
D’aller se fair’ voir

 On se prend le bec
On ose l’insulte
On se boit cul sec
Un gros mot d’adulte

Pauvre roi des cons
L’ suivant nous détrône
A quoi pense-t-on
Dans l’œil du cyclone ?
 

 L’île y est si calme
Aux matins d’avril
Quand entre les palmes
Tout est sur le gril

 Le vert océan
Est encore si noir
Il faudra du temps
Pour nous y revoir

 J’encaisse les gnons
Pour un peu de baume
A quoi pense-t-on
Dans l’œil du cyclone ?

 Tout paraît si calme
Ici mon amour
Déjà je me pâme
A compter les jours

        Philippe Thivet
            Musique : Pascal Garry
            (Adainville, 22/08/2012)