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Histoire de cœur

On en parle en amour,
Mais ce n'est qu'un viscère,
Une peau de tambour,
Qui se serr', se desserre.
Et l'on en parle comme
Le lieu des déchirures,
Ce n'est qu'un métronome,
Qui vient battre en mesure.

On dit, « du fond du cœur »,
On s'en donne à cœur joie,
Mais ce bon vieux menteur
N'est pas celui qu'on croit.

Le cœur de toute chose
Est bien imaginaire,
Quand nos rêves s'y posent
Notre raison s'y perd.

Tu sais bien que l'amour
Est enfant de bohème,
Le cœur, ce gros balourd,
N'y peut rien, quand bien même...

Cette pompe à chaleur
Loin de tout sentiment,
A quatre mille à l'heure,
N' se fait pas d' mauvais sang.
C'est un coucou de chair,
Qui décompte à rebours,
L'âge de nos artères
Et le poids de nos jours.

On dit, « avoir du cœur »,
Et « l'avoir sur la main »,
Mais ce bon vieux batteur
N'y est vraiment pour rien.

Le cœur de toute chose
Est bien imaginaire,
Quand nos rêves s'y posent
Notre raison s'y perd.

Juste une affair' de glandes,
Peu importe après tout,
L'amour j'en redemande,
Loin de ce vieux coucou.

Qu'il nous croie ses pantins,
Qu'il se gonfle de mots,
Ce n'est rien qu'un dessin,
Que l'on grave au couteau.
La voix de nos systoles
N'est rien qu'une rumeur,
Je laisse le symbole
Aux amours pacemaker.

On dit, « tenir à cœur »
Ou bien, « cœur d'artichaut »,
Mais ce bon vieux moteur
Ne fait que son boulot.

Le cœur de toute chose
Est bien imaginaire,
Quand nos rêves s'y posent
Notre raison s'y perd.

Loin de ce vieux cliché,
Ce lieu commun suprême,
Je viens le cœur léger
Pour te dir' que je t'aime.

Philippe Thivet
(01/12/2005)

 

 

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