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A mon cœur

Si tu veux être métronome
Dans l’orchestre des cardiogrammes
Chang’ de poitrine et de bonhomme
Mon pauvre cœur, ma vieille flamme

Moi, je veux les sens en alerte
Et le frisson sur nos peaux nues
Le plaisir de la découverte
Le pas d’après vers l’inconnu

Je veux jouer avec le feu
Des sentiments et de l’amour
Et puis surtout rester curieux
De ce monde qui nous entoure

Je veux toucher l’humanité
Dans les reflets de ses fêlures
Et regonfler tes cavités
D’envies d’ailleurs et d’aventure

Si tu veux être au diapason
A battre la demi-mesure
A la pendule du salon
Va, cherche ailleurs des cieux plus sûrs

Moi, je veux le cœur sur la main
L’éclat de rir’ sans protocole
Le corps qui tremble de chagrin
Le sang des veines qui s’affole

Je veux qu’ ça cogne, que ça tape
A mille à l’heur’ sous la chemise
Le moment où la vie dérape
Le goût aigre de la cerise

Je veux les yeux gonflés de larmes
Devant le spectacle du monde
Et m’extasier devant ses charmes
Au gré des sentes vagabondent

Si tu veux être horlogerie
Le coucou suisse des viscères
J’invoque les intempéries
Au feu de mon cadran solaire

Moi, je veux le miel des copeaux
Aux souches des langues de bois
L’écorce âpre de nos peaux
A la sève de nos émois

Je veux l’instant de poésie
Qui me boul’verse d’une image
L’art qui me cueille, me saisit
Et réinvente le langage

Je veux m’en aller droit devant
Sans savoir où nous dormirons
Combattre les moulins à vent
Pour la beauté d’une chanson

Si tu veux être tout cela
J’irai graver ta silhouette
A mêm’ l’écorce de ce bois
Où s’enflammaient nos amourettes

Philippe Thivet
(11/01/2017)

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