Maria

Maria
A fait du petit bois de la grande forêt
Cure-dents
Allumettes, fétus de ce qu’on adorait

Maria
A poussé sa gueulante sur les toits de tôle
Cris stridents
De grand fauve affamé échappé de sa geôle

Maria
A passé sa broyeuse sur les frondaisons
Ecorné
Cette carte postal’ posée sur l’horizon

Maria
A réécrit l’histoir’ de son nom de baptême
Consterné
Les âmes alentours jetant son anathème

Maria
Là sur les lourds manguiers est passé à grand bruit
A planté
Ses griffes acérées comme à la chair d’un fruit

Maria
Déjà s’en est allé repue de nos frissons
Pour hanter
Bien d’autres souvenirs au son de son prénom

Maria
Laisse les tronçonneuse(s) à leur scie musicale
Et s’essouffle
D’y avoir trop bâfré de langueur tropicale

Maria
Se meurt à petit feu dégonflant ses bajoues
C’est un souffle
A peine un alizé caressant une joue

Maria

Philippe Thivet
(Trois Rivières 971, 05/10/2017)