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Cotentin

Passant par le raz Blanchard
Le vent m’y a pris à part
Montrant ses bras de Manchois
Donnant de sa grosse voix

Toi tu navigues à-tâtons
Nez en l’air et cœur piéton
C’est une autre pair’ de manches
D’affronter ma houle blanche

Millet sème sa peinture
J’y glane ce que je peux
Nos photos sont des ratures
Et de nos cloud il en pleut

Tout au long de la côte
Le Cotentin se conte
Tout au long de la côte
Le Cotentin se conte

L’appétit des marées hautes
Grignote un bout de la côte
Et je nargue de mes traces
La langue des marées basses

Omonville dans sa terre
Nourrit encor’ quelques vers
Et le jardin du poète
Y essuie quelques tempêtes

Si le mégot de Prévert
Traîne encore aux alentours
Je rimaille en bord de mer
Qu’en illustre contre-jour

Tout au long de la côte
Le Cotentin se conte
Tout au long de la côte
Le Cotentin se conte

Là-bas le vent de l’Histoire
Souffle quelques faits notoires
Souvenirs de ces batailles
De cette pluie de GI

Mêm’ s’il en fit à sa guise
Au clocher de cette église
Farceur jusque dans la lutte
Y perchant un parachute

De cette fameuse nuit
John Steele et la Sainte-Mère
Nous témoignent que la vie
Tient à quelques courants d’air

Tout au long de la côte
Le Cotentin se conte
Tout au long de la côte
Le Cotentin se conte

De  l’avant-port de Cherbourg
Tant de voyage(s) au long cours
De promesses d’Amérique
Et l’ombre du Titanic

De la pointe de la Hague
Cherchant quelques rimes vagues
Je m’en remets à l’écume
Pour mieux y tremper ma plume

Mais gageons que Flamanville
Ne reste qu’un jeu de mots
Que l’EPR inutile
Le garde sous son chapeau

Philippe Thivet
 (GR223, 16/05/2019)