Vu de nos terrasses

C’est le glacier qui passe
Au fond de la vallée
Le mercur’ se dépasse
L’été s’est emballé

Les neiges éternelles
Telles les éphémères
Se sont brûlées les ailes
A la chaude lumière

C’est le glacier qui passe
Pendant que nous trinquons
Au pied de la terrasse
Où fondent nos glaçons

C’est le glacier qui passe
Pendant que nous trinquons

C’est la forêt qui passe
En signaux de fumée
Les arbres tombe(nt) en masse
Sans trop nous alarmer

Les sioux ne lisent plus
Que les écrans tactiles
Suivant les plus-values
Du soja ou de l’huile

C’est la forêt qui passe
Au-dessus de nos têtes
A l’ombre des terrasses
Où nous faisons la fête

C’est la forêt qui passe
Au-dessus de nos têtes

C’est le siècle qui passe
Sur nos éphémérides
Et la chenille vorace
Sort de sa chrysalide

Le curieux animal
S’oublie dans sa gamelle
Et quitte à bouffer mal
S’y vautre de plus belle

C’est le siècle qui passe
Et nous passons avec
Transformant nos terrasses
En grands radeaux de teck

C’est le siècle qui passe
Et nous passons avec

Philippe Thivet
(GR5, 09/2019)