Le silence des oiseaux
Comme une fausse note
A nos vacarmes
Un silence inquiétant
Donnant l’alarme
Et la pluie qui pianot-
E dans les branches
Semblant dire, il est temps
D’en fair’ des planches
Pour un kilo de plum-
E qui s’envole
Une tonne de plomb
Nous cloue au sol
Plus de cornes de brum-
E sur nos siestes
Et plus de sanglots longs
Sur nos tristesses
Qu’il est pesant
Quand on y pense
Ce silence
Le silenc-
E des oiseaux
Le silenc-
E des oiseaux
Lorsque bien moins de plumes
Que de goudron
La Terre ne semble plus
Tourner rond
Il faudrait qu’on assume
Notre folie
Renonçant au surplus
Qui nous y lie
Quand le merle toussote
A nos fenêtres
Nous sommes affairés
A y paraître
Nos ambitions si sott-
Es nos conforts
Contre un piaf apeuré
Semblent si forts
Qu’il est pesant
Quand on y pense
Ce silence
Le silenc-
E des oiseaux
Le silenc-
E des oiseaux
Désormais le printemps
N’est plus en fête
Les butineurs ne cont-
Ent plus fleurette
Le mot a fait son temps
Je vous l’accorde
Et nos cœurs de faucons
S’en désaccordent
Il y a comme un hic
Sur la portée
Tout comme des mélo-
Dies avortées
Et des fils électriqu-
Es pattes croches
On regarde à vau-l’eau
Tomber les croches
Qu’il est pesant
Quand on y pense
Ce silence
Le silenc-
E des oiseaux
Le silenc-
E des oiseaux
Entendez-vous venir
Aux alentours
Le bec lourd et crochu
De ces vautours
Quand nos bras semblent dire
Il est trop tard
Pauvres ailes déchues
Sous nos costards
Et l’on pousse plus fort
Notre vacarme
Et qu’importe que vienne
Le temps des larmes
Ce silence à un tort
C’est d’en être un
Quand la bêtise humain-
E va son train
Qu’il est pesant
Quand on y pense
Ce silence
Le silenc-
E des oiseaux
Le silenc-
E des oiseaux
Philippe Thivet
(02/04/2018)