Le dernier homme
Tout doucement le feu s’éteint
Au souffle ultime de ses ombres
Il n’en restera au matin
Qu’un petit vent lesté de sombre
Le théâtre des souvenirs
Emporte ses ombres chinoises
Plus de danseuses à venir
Ni cœurs ni corps qui s’entrecroisent
Plus rien ne luit
Voici en somme
La dernièr’ nuit
Du dernier homme
La dernièr’ nuit
Du dernier homme
Sortant sans bruit
De ce péplum
Se meurt-il de diabète
Gavé de Candy Crush
Brillant analphabète
Et toujours en plein rush
Usé de solitude
Et soulé d’illusions
Unique et multitude
Au jeu des confusions
La dernièr’ nuit
Du dernier homme
Sortant sans bruit
De ce péplum
Tout ici-bas n’est que poussière
L’Histoire y passe son plumeau
A l’échelle de l’univers
L’humanité n’est qu’un sursaut
Tant de fracas et puis plus rien
Qu’un bruissement dessous la cendre
Et dans le nouveau jour qui vient
Plus un singe pour en descendre
Plus rien ne luit
Voici en somme
La dernièr’ nuit
Du dernier homme
La dernièr’ nuit
Du dernier homme
Croquant le fruit
L’ultime pomme
Est-il toujours Caïn
Fraticid’ suicidaire
Et s’il n’en reste qu’un
Il est le der des ders
En ajoutant son nom
A celui des espèces
Envoyées par le fond
De son puits de bassesses
La dernièr’ nuit
Du dernier homme
Croquant le fruit
L’ultime pomme
Tout semble calme aux alentours
La nuit des temps c’était hier
Mais demain est un nouveau jour
Il est fini l’âge de pierre
La race humaine a fait son temps
En réclamant plus que son dû
Que sa semence dans le vent
A tout jamais se soit perdue
Plus rien ne luit
Voici en somme
La dernièr’ nuit
Du dernier homme
La dernièr’ nuit
Du dernier homme
La gloire et puis
Le coup de gomme
Est-il mort de paresse
D’une cris’ de croissance
Ou figé dans la graisse
De sa surabondance
Les pieds dans le béton
Lestant sa légèr’té
Gavé de pollution
Et de publicité
La dernièr’ nuit
Du dernier homme
La gloire et puis
Le coup de gomme
Un espoir luit
Loin de nos pommes
Philippe Thivet
(30/06/2018)